Barbara Laborde venue en renfort parler du film...

Barbara Laborde venue en renfort parler du film...
... de Jacques Becker sur Casque d'or

Au Club, quand Liesel et Elodie racontent...

Au Club, quand Liesel et Elodie racontent...
... Casque d'Or, les Apaches du Paris de la Belle Epoque.

Il reste donc tout l'été à Liesel et Elodie...

Il reste donc tout l'été à Liesel et Elodie...
... pour terminer leur roman. A suivre !

Bienvenue à la Bellevilloise avec Liesel Schiffer et Elodie Scée...

De février à juin 2010, Liesel Schiffer et Elodie Scée sont en résidence d'écriture à la Bellevilloise.

vendredi 19 mars 2010

Quelques textes de l'atelier d'écriture de février sur des photos anciennes...

«Je vous envoie cette photo de notre promotion (1904-1905). Nous avons eu les résultats de nos épreuves de fin d’année où, dans toutes les matières j’ai excellemment réussi. Mes professeurs disent que je peux facilement obtenir une bourse qui me permettra de préparer les concours aux grandes écoles, dès la rentrée prochaine. Cet été, comme le prévoit notre statut de pupille, je travaillerai aux ateliers de la Bellevilloise, ce qui me permettra, en outre de me constituer un petit pécule.
Afin que vous ne perdiez pas de temps à me rechercher sur la photo, j’ai entouré mon visage. Juste devant moi, vous reconnaîtrez peut être Henri, ce camarade qui m’avait accompagné lors de ma dernière permission et qui vous assure de son meilleur souvenir.
Votre affectueux filleul.
Georges »

N’eût-il pas entouré son visage qu’on l’aurait vite repéré : il est le seul à ne pas porter l’uniforme des pupilles mais un élégant costume rayé (privilège qui lui a été consenti pour ses bons résultats ?), des médailles (les trophées de ses succès scolaires ?) sont accrochées au revers de son veston, et ce regard froid et déterminé, annonciateur, me souffle t’on de son destin tumultueux.
Gilbert Bouillie


Madame Tixier ne voit plus très clair malgré ses lunettes, à triple-foyers qui rendent son regard brumeux. C’est comme cela qu’en voulant m’offrir les petits gâteaux qu’elle ne manque jamais de me proposer à chacune de mes visites, elle a fait tomber une boîte en fer sur le sol de la cuisine. “Ah quelle vieille bête, je deviens… même plus capable de vous recevoir correctement s’est-elle attristée tentant de se pencher pour ramasser le contenu répandu sur le sol.
Prestement, et pour lui éviter de plier ses genoux que je sais douloureux sous la robe d’intérieur vieux rose, “son uniforme de parade” comme elle aime à dire riant, j’ai rassemblé à deux mains les petits objets : dé à coudre, biscuit de café encore dans sa pochette, bons de réduction d’épicerie, coupon de dentelle passée. Une carte postale aux tons sépias ornée d’un timbre vert à quinze centimes d’autrefois a retenu mon attention. C’était le seul témoignage un peu personnel de cette boîte aux maigres trésors. La curiosité me fit déchiffrer l’adresse inscrite derrière d’une écriture aux rondeurs enfantines malgré l’encre violette, plus mystérieuse : Mademoiselle Rose Lecouturier, 17, boulevard de Picpus, Paris 12ème. Pour tout message figuraient ces deux lignes : “Un petit souvenir de moi et de mon brave Célestin qui m’a permis de faire votre connaissance. Votre très sincère Ernest qui espère vous revoir bientôt.” La signature tout en boucles, ajoutée en dessous donnait l’intégralité du nom du rédacteur, : Ernest Rabadier.
“Qui est Ernest Rabadier ?” demandais-je tout à trac à madame Tixier. La vieille dame, occupée à reprendre sa place sur la chaise de sa cuisine, arrêta son mouvement, interdite, juste capable de répéter “Ernest Rabadier…”, le regard ailleurs.
- “Oui, Ernest Rabadier, là, qui écrit cette carte à Rose Lecouturier. D’ailleurs, qui est-elle aussi cette Rose Lecouturier ?
- Mais c’est moi, c’est mon nom de jeune fille.”
C’était comme si ma vieille voisine que je visitais tous les vendredis venait de me révéler une autre personnalité.
- “Rose Lecouturier, vous vous appeliez comme ça ?
- Oui, c’était mon nom.
- Et Ernest alors, lui, qui était-il ? L’un de vos soupirants ?
- Ah, Ernest, c’est toute une histoire…”
Liesel Schiffer

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