Barbara Laborde venue en renfort parler du film...

Barbara Laborde venue en renfort parler du film...
... de Jacques Becker sur Casque d'or

Au Club, quand Liesel et Elodie racontent...

Au Club, quand Liesel et Elodie racontent...
... Casque d'Or, les Apaches du Paris de la Belle Epoque.

Il reste donc tout l'été à Liesel et Elodie...

Il reste donc tout l'été à Liesel et Elodie...
... pour terminer leur roman. A suivre !

Bienvenue à la Bellevilloise avec Liesel Schiffer et Elodie Scée...

De février à juin 2010, Liesel Schiffer et Elodie Scée sont en résidence d'écriture à la Bellevilloise.

samedi 17 juillet 2010

Toutes les vidéos de la résidence à voir...

Vous pouvez retrouver les teasers des vidéos de la résidence de Liesel et Elodie à la Bellevilloise sur ce lien. Elles sont réalisées par Frank Mukasa qui prépare aussi un petit film sur le sujet... A suivre !
http://www.lieselschiffer.fr/video/

mercredi 30 juin 2010

Un second extrait du roman à 4 mains “les Bellevilloises”

Chérifa, Paris, 2010 par Elodie
“Chérifa remontait lentement la rue de Ménilmontant, de plus en plus pentue à mesure que l’on s’approchait de la rue des Cascades. A l’angle elle salua Momo, le patron du bistrot, ignora Aziz, son fils, qui la snobait depuis toujours, et sonna au 48. Elle avait rendez-vous avec Nadia, sa copine à la vie à la mort, ou presque. L’interphone resta muet. Chérifa traversa la rue, se posta sur le trottoir d’en face, et mit les mains en porte voix : « Nadia ! », s’égosilla-t-elle, « Nadiaaaa ! ». Une fenêtre s’ouvrit, la mère de Nadia apparut : « elle est sortie Nadia, elle est sortie ». Chérifa lui fit un signe de tête entendu, haussa les épaules, et se mordit les lèvres. Sortie ? C’était bien la peine de se donner rendez-vous. Qu’allait-elle bien pouvoir faire ? Tout en fulminant la jeune fille avait déjà atteint la rue de Ménilmontant. Elle attendit que le bus 96 passe, traversa d’un pas pressé, et s’engagea rue Boyer. Peut-être que Nadia était chez Myriam. En passant devant le centre de danse africaine, elle jeta un coup d’œil par la vitre, vit son reflet dans le miroir qui se trouvait au fond de la salle, et se trouva soudain parmi tous ceux qui suivaient le cours. Elle ralentit : le danseur était vraiment beau…. Les sons étouffés des djembés résonnaient jusque sur le trottoir. Elle faillit bousculer un groupe de filles qui sortaient du porche de la Maroquinerie, une salle de concerts où elle était allée une fois avec des copains qui avaient eu des invitations. Elle sourit à ce souvenir. C’était une bonne soirée, même si elle n’avait pas trop aimé la musique. Elle dépassa la Bellevilloise, c’était marqué sur un grand panneau, et se posta à l’entrée du 17 de la rue Boyer. C’est là qu’habitait Myriam, et Chérifa était à peu près sûre de la voir arriver d’un moment à l’autre. Les filles passaient leur temps à déambuler dans la rue. C’était leur quartier, même si maintenant, des centaines « d’étrangers » se pressaient au 19-21. A la Bellevilloise.
Chérifa entretenait un rapport ambigu avec ce lieu branché, un peu mystérieux, avec ses deux entrées, ses queues interminables les soirs de concerts. Elle aurait bien voulu y pénétrer, mais en rien elle ne ressemblait au public qui s’y rendait : des bobos ou des vieux. Pour Chérifa, les vieux, c’étaient les trentenaires, et les vieillards, tous ceux qui dépassaient la quarantaine. A 17 ans, la jeune fille se sentait immortelle.
Ni Nadia ni Myriam ne pointaient le bout de leur minois, et Chérifa n’osait sonner chez cette dernière, car elle avait eu de nombreuses fois le sentiment que la mère de celle-ci ne l’appréciait guère. Son amie la taquinait en la traitant de parano, mais Chérifa avait bien senti le regard peu amène de la grosse dame. On aurait dit qu’elle n’aimait pas trop les arabes… Mais bon, c’étaient des suppositions, hein. Chérifa s’adossa au mur de l’immeuble, et se mit à observer les va et vient à l’entrée du 19-21, une grande grille ouverte. Des grappes humaines en sortaient avec des éclats de rire, des gens pressés s’y engouffraient d’un air entendu. La plupart semblaient ici chez eux. Seuls quelques curieux hésitaient à l’entrée (et pour la plupart, parce qu’ils attendaient quelqu’un qui ne tardait pas à arriver), les autres parce qu’ils déchiffraient le programme placardé au mur. Il lui sembla qu’un ou deux étaient de réels étrangers, attirés là par un guide bienveillant, soucieux de faire découvrir le Paris d’aujourd’hui : à la rubrique « the place to be », ne pas manquer La Bellevilloise, rue Boyer, 20ème. Chérifa soupira, et se mordit consciencieusement les lèvres : pourrait-elle un jour y entrer, sans se sentir deux fois plus étrangère ? Une bourrade sur l’épaule interrompit sa méditation.”
(A suivre...)

Les premières lignes du roman “les Bellevilloises”

Jeanne, Paris en 1902, par Liesel
“- Dix gros pains, huit bâtards, cinq miches et douze couronnes…” Jeanne ne se rend pas compte de l’allure bizarre que lui donne cet ânonnement. Sous son châle de laine entortillé sur sa tête, ses lèvres ainsi perpétuellement agitées, on dirait l’une de ces vieilles bigotes de Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant. Si le dimanche est leur jour de prédilection, il y en a toujours une ou deux, le reste de la semaine, assise face à un porte-bougies dégoulinant de cire planté devant une statue de saint, la tête couverte inclinée dans une perpétuelle adoration, les doigts entrecroisés sur une prière qu’on croit deviner de supplication. Jeanne entre parfois dans l’église, non qu’elle ait la foi, bien qu’elle tienne plus que tout à la petite croix d’or qui pend à son cou, l’unique souvenir de sa mère, mais dans des moments de grande fatigue ou de désespoir, c’est le seul endroit où l’orpheline trouve une forme de solitude calme. Des instants arrachés au quotidien pour tenter d’oublier, quelques minutes seulement, la dureté du monde. Sophie, son irrespectueuse benjamine, ne manque jamais de se moquer de ces incursions “dans la maison des curés”.
Ce n’est pourtant ni un chapelet ni un missel que la jeune fille tient entre ses mains ce matin, mais une besace de toile blanche de poussière de farine. “- Dix gros pains, huit bâtards, cinq miches et douze couronnes et il faut rapporter les moules des Kugelhopf demain après-midi et aussi demander les torchons à la blanchisserie. Dix gros pains, huit bâtards… ” Il fait si froid, au cœur de l’hiver parisien, que Jeanne a l’impression de sentir son cerveau gelé tels les pavés qu’elle arpente d’un pas moins décidé que d’habitude, de peur de glisser. Ce n’est pas le moment de mécontenter madame Miquel, la responsable du dépôt de pain de la rue de la Mare. La grosse femme, toujours plantée en vigie derrière son comptoir, au point qu’on croirait qu’elle n’a pas de jambes, songe Jeanne chaque fois qu’elle entre dans la petite échoppe assombrie par les carreaux passés au blanc d’Espagne, bougonne souvent pour cacher, finalement, une nature généreuse. C’est elle qui, spontanément, voyant les filles Lutz lui acheter du pain en quantité de plus en plus réduite, Jeanne extrayant ses piécettes d’un air soucieux au fond de son porte-monnaie, a suggéré à celle-ci de proposer ses services à la Bellevilloise. Jeanne connaît toutes les boutiques de cette coopérative du quartier; il y a la grande boulangerie de la rue Etienne-Dolet devant laquelle les sœurs aiment à respirer la chaude odeur qui se dégage par les soupiraux de l’entresol, l’épicerie de la rue Palikao, si tentante avec les piles de plaques de chocolat à l’étal et ses hauts bidons de lait lustrés comme dans une ferme modèle, et aussi celle de la rue Duris, tenue par un homme très gentil, le père Thomas, un ancien couvreur, réduit à jouer les marchands depuis qu’une mauvaise chute l’a laissé bancroche. Madame Miquel raconte qu’il fait partie des fondateurs de l’association, créée il y a près de vingt-cinq ans par des ouvriers des maisons Cornély et Barriquand, des gens “engagés” affirme la boulangère, dont certains auraient même connus Louise Michel. D’ailleurs, murmure-t-on dans le quartier, Da Costa en personne, celui qui écrit l’histoire de la Commune, a rendu visite au père Thomas dans son galetas de la rue de Ménilmontant.”
(A suivre...)

mercredi 23 juin 2010

Les vidéos souvenir des cinq mois de la résidence de Liesel et Elodie...

... à retrouver sur le site : http://www.lieselschiffer.fr/video/
Et bientôt, en ligne aussi, celle de la dernière séance du 22 juin... L'aventure continue !

jeudi 10 juin 2010

Deux jours avant la fête de la musique, Liesel et Elodie accueillent des artistes amis, le 19 juin à la Halle aux Oliviers

Pour célébrer en beauté leur dernière intervention à la Bellevilloise après cinq mois de présence, Liesel et Elodie ont décidé, parce que le lieu est dédié, depuis sa fondation, aux arts, à leurs créateurs et à ceux qui viennent les découvrir, d’inviter des artistes qu’elles aiment. Ainsi, dès 16 heures, vous pourrez applaudir “Das Freaks Lied”, un duo étonnant autant que doué avec Juliette, la sublime divette et Antoine, l’inénarrable contrebassiste. Et aussi “1er Avertissement”, un groupe de danseurs hip hop reconnu, énergique, détonnant et inventif, présenté par Saïd Bahij, cinéaste-poète-musicien et défricheur de talents.
Puisque Zoxea, des Sages Poètes de la Rue, ne pourra être présent, le vidéaste Frank Mukasa a concocté une petite surprise autour du rappeur.
Entre notes et chorégraphie, Liesel et Elodie vous liront chacune le premier chapitre de leur roman à quatre mains sur la Bellevilloise, étape ultime de leur résidence... dans l’espoir de vous donner envie de connaître la suite ! Elles vous en révéleront aussi le titre.
Sans oublier le matin, dès dix heures, sur la mezzanine, l’atelier d’écriture. Venez nombreux leur dire au revoir !

mardi 18 mai 2010

Rappel du rendez-vous, samedi prochain, le 22 mai autour de Casque d'Or

A 16 heures, au Club, à la Bellevilloise, Liesel et Elodie vous accueilleront pour vous raconter la vie d'Amélie Elie, cette prostituée de la Belle Epoque qui connut la notoriété sous le pseudonyme de Casque d'Or, pour avoir été au coeur d'une bataille rangée entre Leca de la Courtille et Manda de Charonne, deux marlous rivaux. Une plongée au coeur du Paris des Apaches de la Belle Epoque, à travers le film de Jacques Becker commenté par Barbara Laborde avec Géraldine Szajman qui incarnera à son tour la belle pierreuse à travers quelques lectures...

jeudi 29 avril 2010

Prochaine rencontre , le 22 mai... cette fois-ci autour de Casque d'Or

Après Louise Michel l'anarchiste exaltée, c'est autour de Casque d'Or, la prostituée parisienne de la Belle Epoque, que Liesel et Elodie vous proposent une rencontre, le samedi 22 mai à 16 heures.
Barbara Laborde, spécialiste du cinéma, présentera, avant sa projection, le film de Jacques Becker, tourné en 1952 avec Simone Signoret et la comédienne Géraldine Szajman fera revivre l'héroïne par la lecture d'extraits de ses mémoires parues dans la revue “Fin de siècle” en 1902.
Bien sûr, le matin, dès 10 heures, Liesel et Elodie vous accueilleront sur la mezzanine de la Halle aux Oliviers pour leur désormais traditionnel atelier d'écriture qui tournera, cette fois-ci, autour de la littérature populaire et du polar... Elles vous attendent déjà, venez nombreux !