Barbara Laborde venue en renfort parler du film...

Barbara Laborde venue en renfort parler du film...
... de Jacques Becker sur Casque d'or

Au Club, quand Liesel et Elodie racontent...

Au Club, quand Liesel et Elodie racontent...
... Casque d'Or, les Apaches du Paris de la Belle Epoque.

Il reste donc tout l'été à Liesel et Elodie...

Il reste donc tout l'été à Liesel et Elodie...
... pour terminer leur roman. A suivre !

Bienvenue à la Bellevilloise avec Liesel Schiffer et Elodie Scée...

De février à juin 2010, Liesel Schiffer et Elodie Scée sont en résidence d'écriture à la Bellevilloise.

mercredi 31 mars 2010

Le fruit de l'inspiration de Zoxea lors de l'atelier d'écriture du 20 mars...

ALLO SAM, C'EST CHERIFA, COMMENT TU VAS, BIEN?

Oui impec et toi quoi d'neuf qu'est-ce que tu deviens?

BEN MOI CA VA, TOUJOURS DANS LE QUARTIER MAIS JE NE T'Y VOIS PLUS.

C'est normal j'ai eu deux trois galères, tu connais mon amour pour la rue.

OUAIS JE VOIS ET SINON TU FAIS QUOI CE SOIR T'AS UN PLAN?

A vrai dire non, je n'ai rien prévu pour l'instant... Pourquoi?

PARCE QU'IL Y A UN CONCERT D'RAP A LA BELLEVILLOISE CE SOIR ET J'AI DEUX
PLACES.

Ah oui c'est cool en plus c'est à deux pas d'chez moi direct j'me déplace.

CHOUETTE JE T'ATTENDRAI A 20H00 EN HAUT D'LA RUE BOYER.

Au fait j'espère qu'c'est pas du rap de jeunots marre d'les entendre aboyer.

AH BON T'AIMES PAS L'RAP J'CROYAIS QU'T'AVAIS ETE BERCE PAR CA.

Tu sais Chérifa j'ai bien changé depuis ces deux années d'carpla.

CA Y EST TU T'ES RANGE DES VOITURES MAINTENANT T'ES DEVENU UN BOBO.

Non pas du tout mais j'préfère les poètes sages comme ce groupe de Boubou.

ATTENDS TU PARLES DES SAGES PO MAIS C'EST EUX QU'ON VA VOIR CE SOIR.

Franchement Chérifa t'assures c'est sûr qu'on va se revoir...

samedi 27 mars 2010

La participation de l'écrivain Benjamin Sehene à l'atelier d'écriture du 20 mars...

Un verre à la Belleviloise

Au sixième étage d'un immeuble de la rue Pelleport, dans le vingtième arrondissement de Paris, deux hommes noirs discutent, assis dans le coin salon d’un appartement exigu :

Jean – “Hier soir j'ai donné rendez-vous à James pour prendre un verre avec nous à la Bellevilloise. La classe, non ?
Michel – Waouh ! Mais nous devions aller voir ton frère, je croyais ?
Jean – Ah, bon ! Mon frère ?
Michel – Ouais… Ton frère !
Jean – Attends, mais on est quel jour, déjà ?
Michel – Samedi 20 mars…
Jean – Oh, putain! Mince, alors. Je dois absolument passer mon manuscrit à Jim et par tous les moyens pour qu'il puisse le présenter à son éditeur.
Michel- Tu ne peux pas le faire une autre fois ? Ou bien, le lui envoyer par la Poste ?
Jean – Non, impossible.
Michel – Pourquoi ?
Jean – Après, je ne verrai plus James avant deux ou trois mois. Il part au Canada, tu comprends ?
Michel – C'est le seul jour de visite autorisée dans le mois au centre de rétention. Et ton frère sera probablement expulsé d'ici quelques jours. Tu ne le reverras peut-être plus jamais.
Jean – Ecoute, faisons quand même un saut à la Bellevilloise, une façon comme une autre de nous détendre. Ok ? Ensuite ce sera peut-être plus facile de se taper l’épreuve de cette prison pour étrangers… Qu’en dis-tu ?”


Benjamin Sehene

vendredi 26 mars 2010

Le texte de Fred Olsen, l'un des participants de l'atelier d'écriture du 20 mars

Promenade dans Belleville


Rue Boyer, elle monte jusqu’à la rue Ménilmontant qui apparaît comme un bout d’horizon, strié par le passage des voitures. A droite, la petite rue Laurence Savard, bordée de maisonnettes que les lierres et les frondaisons envahissent, ses pavés mal sertis, le trottoir si étroit qu’on y marche comme un funambule.

Il est rare qu’on croise quelqu’un dans ces parages. Des enfants en culottes courtes qui jouent au ballon, une jeune femme en jupe longue poussant une porte, un vitrier le dos affublé d’un rectangle de verre posé sur un cadre de bois. Non, aucune rencontre de la sorte. Aujourd’hui, son Rolleiflex en main, Willy Ronis n’aurait plus à saisir de personnage émergeant dans ce tremblement de lumière qu’il affectionnait tant. A travers cette petite rue vide, dodelinant sur la colline de Belleville, on ne voit que des images d’un autre monde. Quel présent a donc pris possession de ces lieux ? A y regarder de près, ce sont encore aujourd’hui des images, d’autres images, qui accaparent mon regard. Sur un pan de mur, s’attroupent les animaux de ménagerie des Mosko, ailleurs court après des mouettes le pantin blanc de Mesnager, plus loin c’est l’homme à l’imperméable noir de Nemo qui cherche à attraper un papillon chamarré. Images aux couleurs éclatantes peintes par des poètes de la rue, images chipées dans un livre des merveilles. Des images, comme si mon regard ne retirait rien d’autre parmi la réalité devant moi, une réalité devenue trop pâle, presque inexistante.

Puis plus en amont, sur la gauche, la façade de La Bellevilloise. Mur de brique, rythme élégant de la construction, formules à la vue du passant claironnant l’esprit rebelle du 20ème : « coopérative ouvrière », « du producteur au consommateur », « maison du peuple ». Après les émeutes de la Commune, le feu des régiments lancés baïonnettes au canon contre le peuple, les amoncellements de cadavres dans les allées du Père Lachaise, il a fallu rêver autre chose. Autre chose que la lutte sans merci, les décombres et la folie furieuse des hommes. On a édifié ce bâtiment imposant avec l’espoir tenace d’une vie meilleure. D’autres images se sont entassées là. Devantures remplies de marchandises, voitures de livraisons prêtes à sillonner aux quatre coins de l’arrondissement, personnel posant en rang d’oignons sur le trottoir, clients attablés dans la grande salle du bas trinquant ou lisant le journal. L’utopie a remplacé le carnage. On a camouflé le crime, maquillé la mort, embelli la vie.

Aujourd’hui la sève de ce lieu s’est évaporée, ne restent que des fleurs séchées, une odeur de vieux livre d’histoire, les pages sans images d’un Malet & Isaac de petit écolier.

Fred Olsen

lundi 22 mars 2010

Atelier d'écriture du 20 mars 2010-Dans la peau d'in bellevillois d'aujourd'hui-Elodie Scée

Atelier du 20 mars 2010 – Dans la peau d’un bellevillois d’aujourd’hui

Mme Armelle, 75 ans
« M’ont fait v’nir pour une réunion des z’habitants du quartier, De-La-Plus-Haute-Importance, qu’y m’ont dit ! Ah, j’rigole fort, moi ! Les z’habitants du quartier, y’en a plus ! Enfin, j’veux dire, des vrais z’habitants, des z’authentiques, du terroir si j’puis dire. Voyez qui c’est maintenant, les z’habitants : des jeunes en jinns, des p’tits bourgeois genre architectes ou dizaïners, comme on dit ; des p’tits couples qui s’engueulent au premier enfant vn’u, j’rigole ! Pensez, à mon époque, c’est au sixième môme qu’on fatiguait ! Les z’arméniens qu’avaient leur boutique au 24 de la rue des Pyrénées, et leur atelier chez eux, les Kouchtrovsky, z’en ont eu douze, croyez qu’y râlaient ? Z’étaient pas dizaïners, les pôvres ! Moi, j’veux bien une réunion des z’habitants du quartier, mais fô voir qui c’est quand même. Veulent me faire venir dans leur Bellevilloise, moi, j’veux bien, mais fô voir la place ! C’est des queues à n’en plus finir pour des concerts j’ose même pas y penser. Y’a d’la drogue c’est sûr, la coiffeuse le dit alors…. « Réunion à la Bellevilloise à 14H, cocktail de bienvenue offert ». Koquetail, j’rigole. Y croient qu’chui un oiseau, que j’picore des olives ? F’rait mieux d’financer les vieux, passque c’est nous, les vrais z’habitants. Ceux d’aujourd’hui, y’m’font marrer, y vont acheter à la Bellevilloise leurs tomates bio à 5 euros, j’rigole. Un lieu de concert qui vend des tomates à des dizaïners en jinns, j’rigole. »
Elodie Scée

dimanche 21 mars 2010

Le texte de Zoxea du premier atelier d'écriture...

Cousin,

J't'écris cette carte en direct du patronnage.
Ça va, j'vais bien, j'm'éclate ici, j'fais pas trop tâche.
J'suis sur qu'tu t'y plairais même si c'est vrai qu'tas pas trop l'âge.
J'avoue parfois c'est dur même si l'soleil marche sur les pas d'l'orage.
Jamais j'me décourage et chouettes sont mes amis.
Mon plus proche entourage c'est Robert, Fred et Annie.
Marie-Paul et Fanny.
Maryvonne et Camille.
Ça rigole, ça picole en douce du pastis à l'anis.
Mais hein ne dis rien à Tonton.
Car on sait bien qu'c'est mal et que donc dure serait la sanction.
Les conséquences seraient grave pour moi ainsi que pour ma section.
Bon aller, j'te laisse, j'ai cours de maths, besoin de réflexion.

Gaston
de la Bellevilloise

vendredi 19 mars 2010

Quelques textes de l'atelier d'écriture de février sur des photos anciennes...

«Je vous envoie cette photo de notre promotion (1904-1905). Nous avons eu les résultats de nos épreuves de fin d’année où, dans toutes les matières j’ai excellemment réussi. Mes professeurs disent que je peux facilement obtenir une bourse qui me permettra de préparer les concours aux grandes écoles, dès la rentrée prochaine. Cet été, comme le prévoit notre statut de pupille, je travaillerai aux ateliers de la Bellevilloise, ce qui me permettra, en outre de me constituer un petit pécule.
Afin que vous ne perdiez pas de temps à me rechercher sur la photo, j’ai entouré mon visage. Juste devant moi, vous reconnaîtrez peut être Henri, ce camarade qui m’avait accompagné lors de ma dernière permission et qui vous assure de son meilleur souvenir.
Votre affectueux filleul.
Georges »

N’eût-il pas entouré son visage qu’on l’aurait vite repéré : il est le seul à ne pas porter l’uniforme des pupilles mais un élégant costume rayé (privilège qui lui a été consenti pour ses bons résultats ?), des médailles (les trophées de ses succès scolaires ?) sont accrochées au revers de son veston, et ce regard froid et déterminé, annonciateur, me souffle t’on de son destin tumultueux.
Gilbert Bouillie


Madame Tixier ne voit plus très clair malgré ses lunettes, à triple-foyers qui rendent son regard brumeux. C’est comme cela qu’en voulant m’offrir les petits gâteaux qu’elle ne manque jamais de me proposer à chacune de mes visites, elle a fait tomber une boîte en fer sur le sol de la cuisine. “Ah quelle vieille bête, je deviens… même plus capable de vous recevoir correctement s’est-elle attristée tentant de se pencher pour ramasser le contenu répandu sur le sol.
Prestement, et pour lui éviter de plier ses genoux que je sais douloureux sous la robe d’intérieur vieux rose, “son uniforme de parade” comme elle aime à dire riant, j’ai rassemblé à deux mains les petits objets : dé à coudre, biscuit de café encore dans sa pochette, bons de réduction d’épicerie, coupon de dentelle passée. Une carte postale aux tons sépias ornée d’un timbre vert à quinze centimes d’autrefois a retenu mon attention. C’était le seul témoignage un peu personnel de cette boîte aux maigres trésors. La curiosité me fit déchiffrer l’adresse inscrite derrière d’une écriture aux rondeurs enfantines malgré l’encre violette, plus mystérieuse : Mademoiselle Rose Lecouturier, 17, boulevard de Picpus, Paris 12ème. Pour tout message figuraient ces deux lignes : “Un petit souvenir de moi et de mon brave Célestin qui m’a permis de faire votre connaissance. Votre très sincère Ernest qui espère vous revoir bientôt.” La signature tout en boucles, ajoutée en dessous donnait l’intégralité du nom du rédacteur, : Ernest Rabadier.
“Qui est Ernest Rabadier ?” demandais-je tout à trac à madame Tixier. La vieille dame, occupée à reprendre sa place sur la chaise de sa cuisine, arrêta son mouvement, interdite, juste capable de répéter “Ernest Rabadier…”, le regard ailleurs.
- “Oui, Ernest Rabadier, là, qui écrit cette carte à Rose Lecouturier. D’ailleurs, qui est-elle aussi cette Rose Lecouturier ?
- Mais c’est moi, c’est mon nom de jeune fille.”
C’était comme si ma vieille voisine que je visitais tous les vendredis venait de me révéler une autre personnalité.
- “Rose Lecouturier, vous vous appeliez comme ça ?
- Oui, c’était mon nom.
- Et Ernest alors, lui, qui était-il ? L’un de vos soupirants ?
- Ah, Ernest, c’est toute une histoire…”
Liesel Schiffer

samedi 6 mars 2010

Bienvenue à la deuxième rencontre...

... avec Liesel, Elodie et Zoxea des Sages Poètes de la Rue, leur invité. Elle a lieu le jour du printemps, le samedi 20 mars et il y sera question de “la Bellevilloise aujourd'hui à travers l'art, les rencontres et le métissage”. Venez-y nombreux !